Entre enjeux climatiques et investissements lucratifs, lumière sur le vignoble de Provence

Par Marion, équipe Cavistes de Bottl.

Après Bordeaux il y a quelques années puis, la Bourgogne, il s’emblerait que la Provence soit la nouvelle région viticole à fort potentiel. En effet, elle est devenue un foyer d’investissements prisé ces dernières années. De nombreux investisseurs français et internationaux, qu’ils soient des professionnels du secteur viticole ou des célébrités, ont fait l’acquisition de domaines viticoles en Provence. Cette tendance témoigne de l’attrait exceptionnel de la région et des opportunités lucratives offertes par son vignoble. Cependant, avec le réchauffement climatique, nous sommes en droit de nous interroger sur cette vague d’investissements. Sont-ils des investissements durables ?

Le vignoble de Provence bénéficie d’atouts incomparables

En 2011, le couple star Angelina Jolie et Brad Pitt achète le Château Miraval, un domaine viticole situé dans le Var. Leur association avec la famille Perrin, célèbre producteur de vins de la vallée du Rhône, a permis de produire des vins primés reconnus dans le monde entier. Coup de projecteur pour la région viticole de la Provence qui voit sa notoriété mondiale monter en flèche. Il semblerait que l’hégémonie des vins blancs et rouges est terminée, en misant sur la qualité, le rosé a su se faire une place parmi les grands !

Il faut dire que la Provence dispose de formidables atouts : le climat très ensoleillé tout d’abord et ses belles collines bien exposées, la proximité de la mer et ses brises, la taille du vignoble, le développement de l’irrigation, ses terroirs et sols divers, ses cépages emblématiques : le Carignan, le Cinsault et Tibouren. Enfin, outre le rosé de Provence, les blancs et les rouges ont su aussi se faire une réputation. La demande croissante sur ces vins créé des opportunités intéressantes pour les investisseurs cherchant à capitaliser sur cette tendance.

La Provence attire des investisseurs du monde entier

Les profils des investisseurs quant à eux sont variés qu’ils soient des personnalités françaises ou internationales, ces célébrités ou des professionnels du secteur, voici quelques exemples notables :

Vignoble du château Minuty, à Gassin, près de Saint-Tropez. 
  • Brad Pitt et Angelina Jolie ne sont pas les seules célébrités hollywoodiennes à s’impliquer dans le vignoble de Provence. Le réalisateur américain George Lucas, connu pour la saga Star Wars, a également acheté un domaine en Provence appelé le Château Margüi, où il produit des vins biologiques.
  • La Famille Rothschild connue pour ses investissements dans le secteur viticole à travers le monde, a également acquis un domaine en Provence. Ils sont propriétaires du Château d’Estoublon, situé dans les Alpilles, où ils produisent des vins de qualité.
  • Michel Reybier, fondateur de la société de luxe La Réserve, a investi dans le vignoble de Provence en acquérant le château Cos d’Estournel, un domaine viticole prestigieux situé dans le Var. Sa vision est de produire des vins d’exception en respectant l’héritage et le terroir de la région.
  • En 2019, le célèbre basketteur et entrepreneur Tony Parker a acquis le Château Sainte-Roseline, un domaine viticole situé dans le Var dans l’AOP Côtes de Provence Cru Classé.
  • En 2019, LVMH a acquis une participation majoritaire dans le Château du Galoupet, situé dans la région de la Côte d’Azur puis, le Château d’Esclans. Nouvelle étape début 2023, c’est dans le Château de Minuty que LVMH prend une participation majoritaire. Situé à Gassin, dans le Golfe de Saint-Tropez, le vignoble de 170 ha s’étend sur plusieurs communes. A cela s’ajoute la structure de négoce qui produit notamment la cuvée M de Minuty. L’ensemble produit environ neuf millions de bouteilles. Le château Minuty est sans doute l’un des rosés de Provence les plus connus dans le monde et c’est un poids lourd de la région. C’est donc un rachat très stratégique pour LVMH. 

La recette semble facile car comme l’expliquait un vigneron au magazine Challenges le 3 août 2022, « produire un vin rosé, ça coûte 3 à 3,50 euros par bouteille, mais ensuite, selon vos talents en marketing vous pouvez le revendre 6 euros, 18 euros ou 40 euros si vous êtes Brad Pitt ». Donc, avec une stratégie marketing efficace, un packaging attirant et, cerise sur le gâteau, une célébrité comme ambassadrice, il est devenu très rentable de produire du rosé !

Il semblerait donc qu’avec un bon travail marketing et un packaging attirant, il est devenu très rentable de produire du rosé. D’autant que les prix de vente ont beaucoup augmenté ces dernières années et que la Provence est le leader incontesté du vin rosé.

Comment pérenniser ces investissements avec le réchauffement climatique ?

Bien que le climat méditerranéen de la Provence soit l’un des atouts clés de la région pour la viticulture, le réchauffement climatique présente des défis importants pour l’avenir des investissements dans le vignoble de Provence. La région est déjà sujette à des étés chauds et secs, et l’augmentation des températures liée au réchauffement climatique pourrait exacerber ces conditions et poser des défis aux vignes. Ces dernières années, le niveau de stress hydrique est tel que la région est passée d’un stress hydrique dit « bénéfique » pour la vigne à stress hydrique sévère.

Cependant, les professionnels du secteur sont conscients de ces défis et travaillent activement à s’adapter au changement climatique. Des pratiques agricoles durables sont mises en place, telles que l’utilisation de techniques d’irrigation efficaces, la gestion de la canopée pour protéger les raisins du soleil brûlant, et la sélection de cépages adaptés aux conditions climatiques en évolution. Plusieurs syndicats travaillent, par exemple, avec le Canal de Provence pour permettre à 20 000 hectares de vigne d’être irriguer d’ici une 20 aine d’année.

De plus, la recherche et le développement visent à trouver des solutions pour faire face aux effets du réchauffement climatique sur la viticulture tel que la diversification des cépages, l’adoption de pratiques agricoles plus durables ou en développant des stratégies d’adaptation.

Mais cela suffira-t-il à maintenir une production viable d’ici 20 à 30 ans ?

Eclair

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