« Chai Sophie » (Surroque), à la découverte des vins du Languedoc-Roussillon

C’est rue de Cotte dans le 12ème arrondissement de Paris, que nous avons eu la chance de rencontrer Sophie Surroque dans sa cave atypique, Chai Sophie, spécialisée dans les vins du Languedoc-Roussillon.


Comment êtes-vous devenue caviste ?

S : Par passion pour les vins du Languedoc-Roussillon ! C’est une reconversion, je travaillais dans une organisation humanitaire depuis longtemps, et j’ai voulu changer de vie. En 2005, j’ai commencé à étudier à l’Université Suze-la-Rousse ; j’avais dans l’idée d’acheter une vigne et de faire mon propre vin. Mais l’apport financier était trop lourd, et j’ai décidé de vivre ma passion autrement. Je suis donc devenue caviste. J’ai ouvert ma première cave à quelques pas d’ici, rue d’Aligre, et j’ai déménagé ici tout récemment, il y a un peu plus de 6 mois. Je voulais une cave plus spacieuse et surtout quitter la rue, encombrée tous les jours par le marché.

Présentez-nous votre cave

S : L’espace est très agréable et aussi très lumineux. J’ai une très forte préférence pour les vins du Languedoc-Roussillon, mais il y a également d’autres choses, des vins du sud de la Vallée du Rhône, et depuis peu quelques vins du Sud-Ouest. Je vends aussi de jolis champagnes, plutôt de petits propriétaires, et des spiritueux, whiskys et rhums, ainsi que des Cognac et des Bas-Armagnac au moment des fêtes. J’essaie de référencer les vins les plus propres possibles, bios, biodynamiques ou nature, tout en restant sur des choses simples, en évitant les assemblages trop complexes, surtout pour les petits prix. Je propose aussi certains champagnes en biodynamie, ainsi que le seul Bas-Armagnac travaillé de cette façon, du Domaine de Saoubis.

« Je me promène souvent dans les vignobles « 

D’où vient cette passion pour le Languedoc ?

S : C’est une région anciennement méprisée, mais qui s’est véritablement révélée avec des vins exceptionnels, une région de plus en plus belle, avec plein de petits trésors à découvrir et à faire connaître.  On y trouve, à mon sens, les plus beaux rapports qualité/prix, et aussi le plus grand nombre de références de vins biodynamiques. Et puis, je l’avoue, je suis moi-même originaire de cette région.

Quel est votre coup de cœur du moment ?

S : Je vois régulièrement de très jolies choses, je me promène souvent dans les vignobles. J’ai découvert récemment le Mas Bécha, qui vient, on peut le dire, d’un vrai « trou perdu ». Le vigneron travaille en bio, c’est très bon. Je vais le rentrer d’ici très peu de temps en magasin.

Comment réagit la clientèle à votre « orientation Languedoc »?

 S : C’est une clientèle de quartier, très sympathique, très zen, ouverte d’esprit, ça n’a donc pas trop posé de problèmes. Certains étaient effectivement un peu surpris au début de ne voir que du Languedoc, mais ils s’y sont faits, d’autant plus que je les renvoie très facilement vers mes confrères en fonction de leurs demandes.

« Ce qui me plaît, c’est le partage et la découverte »

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le métier de caviste ?

 S : C’est découvrir des petites pépites, pas chères, et convaincre les gens que c’est aussi bon, voire meilleur, que ce à quoi ils sont habitués. Vendre des grands vins, c’est très facile, ça se vend tout seul. Et puis je ne peux pas vendre un vin que je n’aime pas, je ne vois pas l’intérêt. Ce qui est intéressant, et difficile, c’est de convaincre les clients. Pour résumer, ce qui me plaît, c’est le partage, et la découverte.

Et concernant les vignerons ?

« J’adore aller à leur rencontre, voir leur environnement, l’ambiance, voir comment ils travaillent »

 S : Je les adore. Avec les clients d’un côté, et les vignerons de l’autre, j’ai l’impression d’être en contact avec deux mondes parallèles. Ce sont de vrais « ours », qui vivent au milieu de leurs vignes ; on a l’impression qu’ils vont dépérir s’ils montent trop souvent à Paris. J’adore aller à leur rencontre, voir leur environnement, l’ambiance, voir comment ils travaillent. Ça permet de mieux comprendre les vins, et d’en parler plus facilement. Ces gens sont de vrais passionnés, plein de petites anecdotes passionnantes. Et puis, en Languedoc-Roussillon, le prix de la vigne est très abordable, ça permet une plus grande diversité des vignerons, chacun apportant sa propre culture du vin : bourguignons, autrichiens, sud-africains, anglais, irlandais, etc. Ce mélange donne des choses magnifiques, avec des assemblages surprenants, et très souvent délicieux, notamment le duo de cépages Chenin et Vermentino.

Organisez-vous des événements ?

 S : J’organise un apéritif dinatoire avec des accords mets/vins tous les vendredis soir, en partenariat avec un ami cuisinier. J’organise également des dégustations avec les vignerons, quand ils veulent bien quitter leurs vignes ; certains viennent avec des spécialités culinaires de la région, dont mes clients raffolent.

Vous avez récemment ouvert votre boutique en ligne sur Bottl.fr ; qu’en attendez-vous ?

S : Ma boutique a un côté un peu classique auquel il manquait une touche de modernité, et en cela déjà je suis très contente de pouvoir proposer du Click & Collect avec ma boutique en ligne sur Bottl. J’espère du coup pouvoir toucher une nouvelle clientèle, probablement plus jeune. Et puis, c’est à la fois très simple à mettre en place, et pour un coût dérisoire ; ça aurait été dommage de passer à côté.

Mille mercis à Sophie pour cet échange !

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Eclair

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