#4.Vins, bières & spiritueux : un air de famille

Chroniques sociales d’un épicurien
By Jean-Baptiste Maugars, Directeur Général | Vins & Spiritueux | Fine-food | Art de vivre

Le vin n’est pas un enfant unique. La famille des boissons alcooliques lui a donné un frère, le spiritueux, et une sœur, la bière. Enfants terribles, fils et fille de toutes les vertus et pour certains, parents de tous les vices !

Le vin aime faire cavalier seul

Il regarde sa fratrie de haut : il est issu de la fermentation exclusive du raisin, fruit de la vigne exigeante et capricieuse. Ses alter (non) ego résultent de fermentation, macération et distillation de grains, fruits et plantes diverses.

Le vin est parfois rare, la bière et les spiritueux toujours abondants. Il jouit d’un rapport intime au temps, son élaboration est longue et les années lui apportent une maturité singulière. Il considère l’alcool comme un bon serviteur, non comme un mauvais maître.

Et surtout, le vin est civilisateur

Aucune région du monde n’échappe à une production alcoolique, mais la vigne ne peut croître que dans les zones tempérées, qui ont vu naître les premières civilisations. Mésopotamie et bassin méditerranéen ont grandi conjointement avec le vin, plaisir devenu commerce. Quel autre produit a pu réunir autant de cultures, et jouer un aussi grand rôle politique, économique, social et religieux ?

Alors, du trio vin/bière/spiritueux, qui choisir ?

Vous pouvez prendre en compte :

  • l’occasion : un déjeuner d’affaires à la bière -même IPA-, un barbecue au Chambertin ou un premier rendez-vous amoureux transcendé au vieux rhum relèvent de défis à ne pas multiplier ; tentez des chemins de traverse, mais ne vous perdez pas dans des impasses ; toute circonstance à son alcool : il existe des vins de méditation, des spiritueux de combat, des bières de rupture ; des alcools solaires, solitaires ou solidaires ;
  • l’heure : elle vous suggère la tonalité : à l’aube, un champagne ; en matinée, une bière ; au mitan du jour, un vin blanc ; pour le creux de l’après-midi, un vin doux ; pour ouvrir la soirée, un cocktail ; en réponse aux agapes du dîner, un vin rouge ; sous la nuit étoilée, un spiritueux
  • l’accompagnement : le vin est l’allié naturel du repas, mais bière et spiritueux ont leur mot à dire (entre autres, n’oubliez pas le saké pour les huîtres ou le malt pour les desserts) ;
  • le prix : naturellement, nous y sommes tous sensibles, mais n’oubliez pas les temps à prendre en compte : celui de l’anticipation et celui du souvenir : ils n’ont pas de prix, seulement de la valeur;
  • les plaisirs attendus : le vin attise notre curiosité et nos palais, la bière nourrit l’amitié, le spiritueux rend joyeusement nostalgique. Des remèdes tangibles à nos humeurs vagabondes ;
  • le hasard : parfois c’est nom d’une rencontre…

Finalement, dans cette ancestrale et familière famille, pourquoi choisir ? L’évidence de la bière, l’esprit du vin, l’âme des spiritueux : comme disait l’ami Jean, il n’est rien qui ne nous soit souverain bien, jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique.

Et c’est ainsi que Bacchus est grand.

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